Pratiquer - enseigner en entreprise le taichi chuan

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Pratiquer - enseigner en entreprise


Vous enseignez ou pratiquez les arts énergétiques et martiaux chinois en entreprise ou en collectivité territoriale : cette page est la vôtre !

A midi, j'ai taichi !



Depuis quelques années, Sophie M. enseigne le taichi chuan à des salariés de plusieurs organisations qui travaillent dans le même bâtiment à Paris. Nous avons interviewé Corinne, Hélène, Madeleine et Justine sur leurs motivations à pratiquer une activité sur leur lieu de travail et sur leur choix du taichi chuan. Ce cours est né de l’initiative de Sophie, à la fois salariée et professeur de taichi chuan, et de salariés souhaitant profiter de la pause méridienne pour réaliser une activité physique. Pour la majorité d’entre eux, ce cours fut une découverte de la discipline.
A la question, "quels sont les avantages de pratiquer sur le lieu de travail et sur le temps du déjeuner", le premier argument est l’aspect pratique, « c’est sur place, à proximité, pas de temps de transport supplémentaire, je n’ai pas à courir », « c’est un gain de temps, je ne rallonge pas ma journée ». En effet, peu d’entre elles ont le temps de pratiquer une activité après la journée de travail. Elles préfèrent se consacrer à leur famille et autres obligations personnelles. Et puis le soir, après la journée de travail, la fatigue ou le manque de motivation peuvent être des freins.
C’est aussi, une excellente pause en milieu de journée. Pour toutes, c’est « une pause salvatrice où j’oublie tout », « c’est un temps pour moi où  je prends soin de moi ». Ce temps pour soi-même qu’elles s’accordent leur permet de préserver un équilibre entre leurs vies professionnelle, familiale et personnelle.
Pour certaines, cette activité « sur place » leur permet également d’être plus assidues sur une longue durée. L’activité, notée sur leur agenda est aussi importante que les autres rendez-vous de la journée. Et si parfois, l’envie est moins présente,  « je sais que mes collègues vont m’appeler ou venir me chercher ! ».
Car en effet, l’intérêt de pratiquer sur son lieu de travail est aussi de créer des liens particuliers avec ses collègues de travail.  Le cours est l’occasion de « rencontrer ses collègues dans un autre contexte », de « découvrir d’autres facettes de leur personnalité ». Une dynamique de groupe s’établit et peut changer des comportements individuels : « Je ne suis pas très sociable mais je me rends compte que je suis plus ouverte et je parle plus avec mes collègues ». Le cours se prolonge souvent par un déjeuner en commun.
Voyez-vous un inconvénient à cette formule ? « Aucun », nous ont répondu spontanément les pratiquantes. Il y a bien sûr parfois les réunions qui débordent mais elles veillent à ce que cela se produise le moins souvent possible afin de préserver ce rendez-vous essentiel. Elles disent également avoir la chance de faire partie d’un groupe bienveillant et d’avoir de bonnes relations entre tous. Car cela ne va pas toujours de soi. « J’ai essayé un autre cours mais je n’ai pas senti le groupe. Je me suis sentie jugée, jaugée. J’ai arrêté ». La « mayonnaise » ne prend pas toujours…
L’interview se poursuit sur les bienfaits du taichi chuan personnellement et professionnellement.
Les bienfaits sont multiples. « Je me sens physiquement plus détendue. J’arrive à me décharger complétement une fois par semaine ! ». Toutes progressent en terme de souplesse et d’équilibre : « J’ai fait récemment une chute de vélo. Je ne sais pas comment j’ai fait mais j’ai sauté de mon vélo et je me suis retrouvée sur mes 2 pieds. Je serais tombée auparavant au risque de me faire très mal ». Assurément pour deux d’entre elles qui ont chuté en vélo, le taichi chuan permet d’acquérir de bons réflexes afin de se protéger, se préserver. Il permet aussi de se découvrir de nouvelles capacités physiques. Elles disent se tenir plus droite, se sentir plus stable.
Une autre témoigne : « J’ai des soucis avec les canaux carpiens. Mon médecin m’incite à me faire opérer. J’espère retarder cette opération par de meilleures postures et des exercices de détente musculaire ».
Le taichi chuan permet aussi de travailler sa mémoire et la concentration : « L’enchaînement m’aide à faire travailler ma mémoire. Il faut se rappeler de tous les mouvements. Je m’entraine aussi chez moi dès que je peux ».  C’est un vrai apprentissage qui développe aussi la rigueur.
« En pratiquant le taichi chuan,  je me sens aussi plus sûre de moi quand je suis dans la rue.  J’habite un quartier populaire. J’ai moins peur car je me sens capable de me défendre ».
Et professionnellement ? Les effets sont aussi nombreux.
 « Je me sens plus détendue, plus gaie.  D’ailleurs mes collègues me le disent, ce n’est pas qu’une impression personnelle ». Les relations de travail sont plus ouvertes, plus collaboratives : « C’est le bon moment de me demander des choses après mon cours ! ».
Le stress diminue : « J’apprends à relativiser, à prendre de la distance, à me canaliser. Et j’y arrive ! ». La majorité d’entre elles ont constaté un changement dans leur attitude, leur manière d’appréhender une situation. « Sophie fait le parallèle entre la pratique et les relations de travail : j’ai appris à ne pas lutter, résister car cela ne sert à rien. Mais plutôt d’argumenter ou d’esquiver ».
« Je me suis surprise à dire non. J’en aurais été incapable auparavant. J’aurais foncé tête baissée Mais j’ai expliqué ma position sans agressivité, en présentant des arguments et tout s’est bien passé, la personne a compris». « "Le taichi chuan me permet d’avoir plus d’aplomb, de m’affirmer ».  Beaucoup d’entre elles disent que le taichi leur permet de penser différemment… Lorsque le corps transmet la bonne voie à l’esprit !
De nouvelles habitudes s’installent aussi : «  je travaille 8 heures par jour sur l’ordinateur. Je fais maintenant une pause toutes les 2 heures. La prof nous a sensibilisé sur les risques TMS (troubles musculo squelettiques) et nous a montré quelques mouvements pour les éviter. Je m’étire, je compense les périodes d’immobilité ». Une façon de finir la journée en meilleure forme.
Pour conclure, le taichi chuan apparaît comme une discipline très complète, et même sur les plans esthétique et intellectuel. « A chaque fois, c’est différent, c’est une discipline avec laquelle on progresse tout le temps que ce soit par le souffle, le mouvement, l’esprit ».
« Pratiquer pour moi le midi sur mon lieu de travail génère un autre rapport au travail. Mon lieu de travail devient un lieu de vie. Je sors de mes habitudes. C’est une rencontre avec moi-même et avec l’autre ».

Taichi chuan, un art pour sortir du rapport de force

Sébastien, consultant en management et communication, est également enseignant de taichi chuan. Il utilise certains exercices de son art martial pour faciliter les relations et la gestion de stress.
La relation humaine comme facteur de stress
Nous savons que l’intensité du travail est un facteur de stress en milieu professionnel.  Mais avons-nous conscience que les relations professionnelles aussi peuvent en générer ? J’ai assuré précédemment la direction d’EHPAD pendant plusieurs années. La charge de travail était très importante, mais la dimension relationnelle était prépondérante : source de motivation et de satisfaction, elle était aussi génératrice de tensions, de frustrations et de déceptions.

 Le rapport de force, risque ou opportunité ?
Face à des situations relationnelles complexes, nous glissons très souvent vers le rapport de force. Nous cherchons à défendre notre point de vue, à convaincre l’autre ou à l’inverse, nous laissons l’autre prendre la main en espérant qu’il nous laissera tranquille même si les orientations ne nous conviennent pas.
Le taichi chuan est un art martial interne basé sur la détente musculaire, une posture physique solide et la souplesse des mouvements. J’ai remarqué que sa pratique nous apprend à  sortir du « rapport de force » même dans des situations conflictuelles. C’est un art de « combattre sans combat ».

  

Les apports du taichi chuan dans la relation
Le taichi chuan propose de développer une posture intérieure et corporelle permettant de faire face à toutes sortes d’agressions, sans se blesser, ni blesser l’autre, et tout en gardant une grande liberté de mouvement.
En plus des exercices réalisés individuellement, cet art propose un travail corporel avec un partenaire, appelé tuishou ou poussée des mains. Il permet d’expérimenter différentes modalités relationnelles dans le contact avec l’autre, de prendre conscience très concrètement que le rapport de force peut être crispant, énergivore, risqué et peu satisfaisant à long terme.

 Utiliser des outils du  taichi chuan dans son activité professionnelle

Grâce à ma pratique de tuishou, j’ai progressivement développé dans mon activité professionnelle de conseil, des exercices grâce auxquels les participants peuvent :
- sortir du rapport de force réactionnel et de relations conflictuelles pour développer des relations conscientes, constructives et stimulantes
- réduire le stress relationnel et développer une attitude intérieure détendue dans la relation à l’autre
- augmenter sa liberté d’action et ses possibilités de choix vis-à-vis des autres
- diriger son action dans la direction souhaitée en optimisant son énergie
- améliorer la coopération, le travail en équipe et l’atteinte des objectifs collectifs
Voir, par exemple : https://www.youtube.com/channel/UCVqERnnC3lUP_mIVbnNH5jA
Après avoir expérimenté les bienfaits du taichi chuan dans les relations professionnelles, je suis maintenant heureux de pouvoir les partager dans mes interventions de formation en entreprises.
 Sébastien MARIE, enseignant de taichi chuan et formateur en management, communication et gestion du stress (« éthis consulting »)
Ca y est, j’ai sauté le pas, je change de vie professionnelle !
Après 30 ans de responsabilités dans les ressources humaines, Martine T a décidé de se consacrer à l’enseignement du qi gong. Elle détient le CQP qi gong.
En RH, mon fil conducteur a toujours été de construire une cohésion et d’harmoniser les relations humaines. Après une approche collective et principalement intellectuelle, je m’oriente vers l’individuel avec la volonté de raccorder le corps et l’esprit.
Pour autant, je souhaite faire un trait d’union avec mon expérience, convaincue des bienfaits du qi gong face aux problèmes rencontrés dans les entreprises et en particulier les troubles musculo-squelettiques (TMS) et risques psycho-sociaux (RPS). C’est pourquoi, ayant obtenu le CQP en juin 2019, je souhaite proposer des cours en entreprise dès cette rentrée.
J’ai eu l’opportunité avant l’été, d’animer 4 séances de découverte aux laboratoires Boiron où j’ai réalisé ma dernière mission RH.
L’entreprise propose aux collaborateurs 2 à 3  fois par mois une animation, activité physique ou conférence. L’objectif est de sensibiliser les équipes sur le thème de la santé et du bien-être et de les inciter à s’engager dans une pratique régulière. Le site, en pleine campagne, compte environ 1000 salariés et comprend des activités de production et administratives.
J’avais limité le nombre de personnes à 15 par séance, d’une heure chacune, entre 12 et 14h. Les créneaux horaires ont été si rapidement pris pour la 1ère journée, qu’il a fallu proposer une 2ème journée. Ce sont principalement des femmes qui se sont inscrites, de 25 à 60 ans. La salle était tout à fait adaptée, bel espace vitré de plein pied, avec vue sur les espaces verts.
J’ai pris un grand plaisir à initier des personnes au qi gong. C’est bien sûr un tout autre contexte par rapport aux cours associatifs que j’avais pu animer jusqu’alors. Le temps était plus court et j’ai dû donner quelques explications pour apporter du sens à la pratique. J’ai proposé un condensé des différentes techniques : automassages, assouplissement, posture, enchaînement, relaxation… Un survol mais qui leur a permis d’expérimenter la diversité de la pratique. Et puis, au fur et à mesure de la séance, je voyais les visages se détendre et le calme s’installer. C’est bien là que je voulais les conduire.
Les retours ont été globalement très positifs, même si certaines personnes ont été décontenancées par la lenteur des mouvements et disaient préférer une activité plus tonique.  Mon plus beau retour : « C’est incroyable, j’ai l’impression de sortir d’un bon massage… et je me le suis fait moi-même ! ».
L’entreprise m’a demandé de reprogrammer quelques séances dans les prochains mois. Je leur ai proposé bien-sûr des cours hebdomadaires mais leur politique actuelle est orientée sur le ponctuel et la diversité des animations… Qui sait, un jour, la politique peut changer… impermanence oblige !


Poissy chouchoute les métiers de la petite enfance

Sophie I est enseignante titulaire du CQP qi gong. Enseigner le qi gong est devenu son métier.
 

La municipalité de Poissy m’a sollicitée pour animer deux cycles de dix cours de qi gong proposés à des personnels pour qui l’accès à une pratique sportive n’est pas toujours facile : Les métiers de la petite enfance (assistantes maternelles, puéricultrices, ATSEM dans les écoles), et les agents de la Ville (hôtesses d’accueil et agents d’entretien, …).
Ce dispositif « Poissy bien-être » relève d’une démarche très volontaire, car selon les métiers, l’initiation au qi gong était proposée en dehors ou pendant les heures de travail. La Ville a su gérer les problèmes de planning, de salles, et même proposer un jour de congé supplémentaire pour celles qui suivaient ces cycles sur leur temps de loisir.
Les participantes ressentaient le besoin de gérer leur stress : elles ont été assidues, et disent avoir appris à se détendre et à respirer. « Le samedi commence bien ! », disaient-elles…
Leur souhait de continuer sera exaucé, puisqu’un deuxième cycle de cours leur sera proposé à la rentrée, et d’autres idées germent dans l’esprit des élus municipaux. Déjà, j’ai été invitée à proposer le qi gong à des adolescents préparant leurs examens. Eux aussi méritent bien de découvrir nos disciplines !

Le saviez-vous ?

17% seulement des employeurs de moins de 10 salariés proposent du sport en entreprise*. Cela s’explique en partie par le manque d’équipements et de locaux.  Nos arts, parce qu'ils nécessitent rarement du matériel, peuvent répondre à ce besoin.
Il suffit parfois de regrouper sur un même espace vert ou dans un équipement municipal avoisinant, les salariés de plusieurs établissements.
70 % des dirigeants ne savent simplement pas vers qui se tourner pour monter une activité sportive*.
Envie d’en savoir plus être sur ce type de projets, rejoignez notre réseau !
* source : étude sport en entreprise, 2017, CNOSF, ministère des sports, MEDEF et Union sport et cycle

Vers un meilleur self-contrôle

Cécile est présidente d'une section sportive tai chi chuan et qi gong au comité d'entreprise d'une grande société aéronautique et moniteur de taichi chuan.
Les salariés viennent souffler à partir de midi, avec un besoin d'évacuer un trop plein de stress. Beaucoup arrivent tendus et préoccupés par leurs tracas quotidiens, leurs réunions, leurs raideurs de postures assises, et avec parfois un sentiment de culpabilité d'avoir laissé leurs affaires en suspens. La partie se gagne au premier baillement, aux raideurs qui s'émoussent peu à peu, au ralentissement des mouvements d'abord un peu précipités, et aux regards qui devient plus doux.
Egalement salariée dans la même entreprise avec, hélas, de nombreux conflits et situations frustrantes, le qi gong et le tai chi me rendent un meilleur self-contrôle, un abord plus détendu de l'activité, même dans une position de moniteur.
Au service des retraités du groupe qui viennent pratiquer avec les salariés en activité, c'est une joie de voir ces personnes récupérer de la mobilité et de l'équilibre et aborder plus sereinement les tracas dus au vieillissement.

Le seul moment de la semaine où je suis calme !

Sophie M est enseignante titulaire du CQP taichi chuan.
J’ai commencé à enseigner le tai chi chuan dans le bâtiment où je travaillais, un peu par hasard. Quelques collègues attribuaient ma bonne humeur à cette pratique, et souhaitaient la découvrir.  Une salle était disponible et mon professeur me suggérait de passer le monitorat. J’ai accepté.
Je n’étais pas convaincue par la pertinence d’un cours d’une durée d’1h30, sur la pause déjeuner, avec des élèves arrivant directement d’une réunion souvent, pour y retourner immédiatement après.
Le cours a commencé une fois par semaine. La rumeur a couru, et progressivement, un noyau dur s’est formé. J’adaptais ma pédagogie. Il fallut, par exemple, insister délicatement sur l’importance de la langue « délicatement posée à la naissance du palais » en début de séance pour tarir les discussions professionnelles.
Mais un jour, à la cantine, je reconnus avec peine une de mes élèves. Elle était si agitée et maladroite avec son plateau repas que je me suis inquiétée de son état. Elle me répondit, dans un grand éclat de rire : « mais non, je vais bien, je t’assure. Je suis toujours énervée comme ça. Tu ne t’en rends pas compte parce que le tai chi m’apaise. Et c’est d’ailleurs le seul moment de la semaine où je suis calme ! ». Cela me fit réfléchir sur mes objectifs pédagogiques : un cours réussi est-il absolument celui qui permet d’apprendre parfaitement la forme ?...
Ce cours devait être une expérience de courte durée. Il dure depuis plus de 10 ans.
Bien sûr, la progression n’est pas celle d’un cours du soir. Certains élèves viennent par commodité et auraient tout aussi bien pu faire du yoga. Peu connaitront la forme en entier et seront capables de la pratiquer seuls.
Mais j’ai pris conscience de l’importance de cet espace de respiration et de prise de recul que nous pouvons leur offrir, justement en étant au cœur de la fourmilière professionnelle.

Un français sur deux ne pratique pas d’activité sportive, alors que l’on en connait l’importance pour le bien-être et la prévention de nombreuses maladies. La cause principale est le manque de temps de temps (1).
Créer un cours en milieu professionnel, c’est ouvrir cet accès à tous ceux qui ont de fortes charges familiales : les parents de jeunes enfants et les aidants familiaux (qui représentent 11 millions en France aujourd’hui).
Et quel plaisir de voir se créer, en milieu professionnel parfois éprouvant, un réseau convivial et fraternel !
(1) Enquête réalisée par OpinionWay et l’IRMES,  en 2016 pour Attitude Prévention.

En entreprise, le qi gong adoucit les mœurs !

J-M est moniteur de qigong, dans une société commerciale. Il nous confie cette anecdote :
Une responsable de département commercial dans mon entreprise s’est un jour étonnée d’avoir un nombre de rendez-vous « collaborateurs » beaucoup plus important l’après-midi suivant la séance de qi gong.
Sa secrétaire l’a éclairée : on avait remarqué qu’elle était beaucoup plus détendue, et donc à l’écoute après la pratique du qi gong !
Par la suite, apprenant que j’étais en reconversion professionnelle, elle m'a remercié de lui avoir fait découvrir 6 ans auparavant une activité qu’elle pratique désormais de façon assidue dans un club.



Escapade japonaise au coeur de la baie de Somme


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Escapade japonaise au coeur de la baie de Somme



©Tibo Dhermy
Au bord de la réserve naturelle de la Baie de Somme, se niche Le bruit de l’eau. Un écolodge d’influence japonaise, aux airs de ryokan. Bâtiments en bois, baies vitrées coulissantes, cloisons en papier washi, table kotatsu, literie sur tatami… Le Japon est partout, mais avec une précieuse subtilité.
J’ai pensé l’écolodge comme un moyen de découvrir la vie et la culture japonaise, mais aussi d’être totalement immergé dans la nature”, explique Tibo Dhermy, propriétaire du Bruit de l’eau. “Je n’ai pas souhaité faire un copier-coller des intérieurs japonais, mais y piocher quelques références, comme le wabi-sabi.” Se mêlent donc, au sein des différentes chambres de l’établissement – dont les noms (suite Paris-Tokyo ou encore Dojo d’été) sont également un clin d’oeil au Pays du Soleil Levant – des influences multiples, souvenirs des nombreux voyages du propriétaire, photographe.

Une ode à la nature


©Tibo Dhermy
Un cocon hors du temps, où les voyageurs jouissent, où qu’ils soient, d’une vue époustouflante sur la nature sauvage environnante. “Le bruit de l’eau a été construit sur un domaine d’un hectare, à la frontière de la réserve naturelle. Les bâtiments sont tous exposés plein sud, pour pouvoir contempler la nature”, détaille Tibo, “Ils sont également décaissés par rapport au sol, ce qui donne l’impression d’être totalement immergé dans l’environnement.
Un projet entièrement pensé et conçu par Tibo, qui a, ces dernières années, créé deux hébergements supplémentaires sur le terrain : un écolodge géodésique en bois et verre pour pouvoir observer les étoiles de son lit, et un autre flottant sur un point d’eau du domaine.

Des menus d’inspiration japonaise


©Tibo Dhermy
Côté cuisine, Le bruit de l’eau propose à ses clients deux formules repas, végétariennes, là encore inspirées par le Japon. La formule Ryokan, où sont proposés des petits mezzés japonais, et celle dite Kaiseki, plus pointue, où 7 à 9 petits plats sont servis conjointement. Ici encore, Tibo n’a pas souhaité dupliquer le concept japonais, mais l’adapter à son environnement. Si les techniques utilisées en cuisine par le chef sont japonaises, tout comme l’inspiration des recettes, les ingrédients servis proviennent de producteurs locaux.
Enfin, dernier détail, et non des moindres, qui ravira les plus épicuriens, Le bruit de l’eau dispose d’un furo, un bain rond en bois, installé sur une petite île au coeur de la forêt. “C’est le Japon sans le jetlag, à deux heures de Paris, en plein coeur de la nature” conclu Tibo. Dépaysement garanti.

©Tibo Dhermy

©Tibo Dhermy

©Tibo Dhermy

©Tibo Dhermy

©Tibo Dhermy
Ecolodge Le bruit de l'eau
1 chemin des Matelots
80120 Saint-Quentin-en-Tourmont, France
Information et Réservation : 06 08 62 88 84
www.lebruitdeleau.org/

Sumographie, un voyage au pays des sumos


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Sumographie, un voyage au pays des sumos



©Éditions Soleil, 2019 – Prudhomme
Considérés au Japon comme des demi-dieux, les sumos fascinent bien au-delà des frontières de l’archipel. Mais le monde de ces géants reste bien souvent imperméable aux curieux. S’il est possible d’assister à un combat durant la période des tournois, rares sont ceux qui sont autorisés à franchir les portes des salles d’entraînement.
David Prudhomme, auteur de bande dessinée, nous emmène avec lui sur les traces de ces hommes hors norme et dans les arcanes de leur quotidien, grâce à son ouvrage Sumographie, édité aux éditions Noctambule. Un voyage initiatique sur papier glacé qui compile plus de 300 dessins croqués à la suite de divers voyages au Japon entre 2012 et 2019. En créant Sumographie, David Prudhomme multiplie ainsi les supports pour ces dessins, initialement conçus pour être présentés au public lors de plusieurs expositions.

Des dessins aux formats et techniques multiples


©Éditions Soleil, 2019 – Prudhomme
Au fil des pages s’enchaînent dessins et croquis de ces lutteurs, saisis tantôt en couleur, tantôt en noir et blanc, en une multiplicité de formats. Certaines pages se déploient pour laisser apparaître des personnages de plus de 50 cm, quand d’autres esquisses prennent corps sur du papier machine, d’une extrême finesse, apportant une fragilité et une délicatesse contrastant avec les représentations de ces hommes au poids colossal.
L’auteur multiplie également les techniques graphiques. Les dessins à l’encre et au feutre se mêlent à ceux au fusain ou à l’encre de Chine. Un parti-pris mûrement réfléchi. “J’ai opté pour le contraste qui est de dessiner finement, délicatement et légèrement les lutteurs. Cela me semblait plus intéressant d’exprimer une contradiction à l’idée première qu’on peut se faire des rikishi (mot employé au Japon pour le terme sumo, ndlr)”, explique David Prudhomme. “En les voyant de très près, en les voyant travailler, s’entraîner, on voit à quel point eux aussi doivent concilier des notions contraires. Allier puissance, vitesse et surpoids, lutter contre la pesanteur en permanence. J’ai essayé de rendre ça en le transposant plastiquement.
Mais à observer ces géants figés sur le papier, on remarque également l’insertion de quelques sumos aux contours étonnants, comme ce “Malabar” à la forme gourmande, rose tendre, rappelant presque la douceur et le moelleux de la guimauve. “J’ai regardé beaucoup d’estampes de lutteurs, mais il me semblait que ça n’avait pas d’intérêt de singer ces styles“, détaille l’auteur. “Cependant, les dessins dans les estampes sont très éloignés d’une représentation réaliste de l’anatomie, ce qui m’a donné licence pour m’autoriser à aborder de manière libre les dessins.

Un ouvrage en duo


©Éditions Soleil, 2019 – Prudhomme
Une démarche artistique secondée par le travail de Sonia Déchamps, qui signe les différents textes du livre. Une première percée pour elle aussi dans le monde des sumos. “J’ai eu la chance d’assister à un entraînement au mois de février, dans une heya (les lieux où vivent et s’entraînent les sumos, ndlr), et j’ai été captivée. Ayant déjà commencé mon travail de recherche, je savais que cela allait m’intéresser, mais cela a été bien au-delà ! Se retrouver à deux mètres à peine de ces lutteurs était fascinant, et tellement intense ! Tellement de force, de souplesse, de détermination, de souffrance…” La journaliste se plonge en parallèle dans la lecture de nombreux ouvrages sur le sujet. “Je voulais les textes les plus clairs à lire possible, les plus limpides, pour vraiment accompagner avec douceur le lecteur dans sa découverte et compréhension des images. Mais l’idée était de ne pas perdre de vue qu’il s’agissait avant tout d’un livre d’illustrations.” S’en suit un travail en duo de sélection des dessins, l’élaboration d’une trame pour voir naître, quelques mois plus tard Sumographie, qui se divise en cinq parties : l’entraînement, les portraits, les préparatifs, les combats et les onirismes. Un livre de plus de 200 pages, qui offre au lecteur un voyage au pays des sumos sans nul autre pareil.

©Éditions Soleil, 2019 – Prudhomme

©Éditions Soleil, 2019 – Prudhomme

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