Immobilisations de base


Le yoga version XXIe siècle : détente, luxe et beauté


 
Fini l’image baba cool-encens. Le yoga séduit des citadins aisés qui ouvrent leurs chakras dans des studios design et des tenues chics. Une commercialisation de la discipline aux antipodes de sa philosophie d’origine.
M le magazine du Monde | Par
Sibylle Grandchamp, fondatrice de Merveilles, organise une retraite « Yoga et randonnée » de quatre jours dans les Alpilles.
Sibylle Grandchamp, fondatrice de Merveilles, organise une retraite « Yoga et randonnée » de quatre jours dans les Alpilles. | FRANKIE & NIKKI POUR M LE MAGAZINE DU MONDE
Vous vous dépliez et, allongé sur le tapis, vous n’entendez que votre souffle et celui de votre voisin, que vous connaissez à peine, mais dont vous percevez les moindres tressaillements. La voix claire et profonde de Tatiana Burstein vous parle de vos mouvements, de vos expirations, de vos inspirations. Et doucement, vous ouvrez les yeux, vous étirez vos bras, vos jambes, vous revenez au monde et à cette immense pièce au dallage de pierres et aux grandes fenêtres donnant sur le jardin et, au loin, sur la plaine d’oliviers. Vous êtes au Hameau des Baux. C’est un hôtel de luxe. Confortable, beau, calme et silencieux. Et, très chic, sa réception ne s’ouvre pas sur un de ces halls à la luminosité insupportable, mais sur une librairie des éditions Actes Sud. C’est ici, au cœur des Alpilles, que les clients des Merveilles, « plate-forme de voyages d’exploration intérieure », ont posé leurs bagages pour une retraite de quatre jours.
Retraite haut de gamme, loin des ashrams
Quelques jours auparavant, dans le 2e arrondissement de Paris, sous les grands ventilateurs de style colonial aux pales arrondies du café du Klay, le club de sport pour happy few de la rue Saint-Sauveur où elle a ses habitudes, Sibylle Grandchamp, la fondatrice des Merveilles, nous racontait la genèse de ce projet en sirotant son jus carotte-pomme-gingembre. C’était il y a deux ans. Elle quittait un poste de journaliste lifestyle (mode/luxe/beauté/tourisme). « On peut se cacher des choses à soi-même dans le monde de la mode. On s’achète un nouveau sac, on utilise un nouveau crayon… J’avais perdu la sensation de mon corps. »
En se remettant au yoga de manière soutenue, elle « respire » enfin, retrouve son souffle et sa sérénité. L’idée des Merveilles fait son chemin : des retraites très haut de gamme mêlant yoga, marche, méditation et philosophie dans des lieux époustouflants. Ici, pas question de jeûner ou de boire du bouillon. Au menu...

Les techniques emprisonnent, les principes libèrent


leotamaki.com

Les traditions martiales se transmettent à travers des formes. D'où qu'elles viennent et de tous temps. Si l'une des modes actuelles est à la prétendue absence de techniques, formalisme et rituels, même une observation superficielle permet de constater qu'il n'en est rien. Oui les coutumes peuvent prendre d'autres formes, oui l'enseignement technique peut être limité et ouvert, mais tous ces éléments restent présents. Car si les principes représentent le fond, ils ont besoin du support que sont les techniques pour être transmis. Le danger à éviter est d'en rester prisonnier.
Kono Yoshinori (photo Hélène Rasse)
Kono Yoshinori (photo Hélène Rasse)
Prisonnier de la technique
Les traditions martiales japonaises se sont, probablement plus que toutes autres, reposées sur des formes, katas, pour transmettre des savoir-faire. Et cette façon de faire a prouvé son efficacité à travers le temps. Non parce qu'elle était la meilleure. D'autres limitant l'importance des formes ont passé l'épreuve des siècles et prouvé que la proportion des ingrédients pouvait être variable. Simplement, bien comprise, cette méthode de transmission fonctionne. Point.
Mais toute la difficulté est de comprendre comment fonctionne cette méthode, car une mécompréhension dans le domaine de la pratique martiale peut nous amener à développer un sentiment de compétence dans le combat qui peut nous être très, très dommageable. Avant tout il convient de comprendre que la maîtrise technique n'est PAS le but de la pratique martiale. C'est un simple moyen d'intégrer les principes qui sont l'essence de l'école/art que l'on étudie.
Hino Akira (photo Hélène Rasse)
Hino Akira (photo Hélène Rasse)
La situation martiale est imprévisible. Et elle l'était d'autant plus à l'époque des bushis qui cachaient jalousement leurs techniques. En raison de leur efficacité naturellement, mais aussi car il est beaucoup plus difficile d'agir efficacement face à une situation inconnue, à des mouvements ne faisant pas partie de notre champ d'expérience. Que l'on se souvienne de la supériorité temporaire mais écrasante des Gracie lorsque leur méthode était inconnue ! Aujourd'hui le Jujitsu brésilien est reconnu comme une méthode de combat efficace avec ses spécificités, ni plus ni moins que les autres. Simplement elle avait un avantage phénoménal lorsqu'elle était méconnue de la concurrence.
Le combat de survie où tout est permis étant par définition un saut dans l'inconnu (le combat rituel est une toute autre histoire que je n'aborderai pas aujourd'hui), aucun catalogue technique ne pouvait prétendre à présenter des solutions pour chaque situation, leur nombre étant sans limite. Le cursus d'une tradition martiale visait donc à sélectionner un ensemble de situations génériques qu'il convenait ensuite d'explorer, creuser, triturer pour se l'approprier. Se limiter à répéter ad nauseam un "programme officiel" est ainsi le plus répandu des culs de sac des Budos / Bujutsus. Etre prisonnier de la technique, c'est rester bloqué à la première étape de la transmission shu / ha  / ri, celle de la copie. Celle de l'enfant qui imite son père.
Kuroda Tetsuzan à la NAMT, Nuit des Arts Martiaux Traditionnels
Kuroda Tetsuzan à la NAMT, Nuit des Arts Martiaux Traditionnels
Pourquoi le kata
Les traditions martiales japonaises s'appuient sur des katas. Ces mouvements uniques (Judo, Aïkido, …) ou ces enchaînements de techniques (Kenjutsu, Jujutsu, …) réalisés par de véritables experts démontrent une efficacité incroyable. Malheureusement ils ne fonctionnent que de façon très superficielle si ils ne sont pas sous-tendus par une modification de l'utilisation du corps. C'est pourquoi même si le nombre de formes qui composent le cursus d'une école est limité, il est essentiel.
Dans les Koryus les katas étaient enseignés dans un ordre très précis, mettant l'adepte face à des difficultés croissantes. L'élève ne se voyait d'ailleurs enseigner les étapes suivantes que si il avait surmonté les difficultés des précédentes, et intégré les subtilités qui les rendaient efficientes. Les armes étaient enseignées dans un ordre défini, de même que les katas. Un kata supérieur n'avait pas plus de chance d'être réalisé par un pratiquant n'ayant pas maîtrisé les fondamentaux, que la théorie de la réalité d'être comprise par quelqu'un qui ne maîtrise pas les additions et soustractions.
Akuzawa Minoru (photo Pierre Sivisay)
Akuzawa Minoru (photo Pierre Sivisay)
Dans certaines écoles tous les principes étaient présents dès le départ mais à des niveaux "basiques", tandis que d'autres les révélaient au fur et à mesure. Le point commun était la progressivité de l'enseignement. A ce titre on ne peut que déplorer le choix de maîtres qui, pour des raisons financières ou de préférence personnelle, enseignent les formes à des pratiquants qui n'ont pas maîtrisé les niveaux antérieurs, soit font travailler les katas dans un ordre totalement aléatoire. Leur vision à court terme représente une menace pour la survie de leur école car ses pratiquants sans maîtrise ne sont plus capables de démontrer la moindre efficacité, et ils font en outre courir un risque aux élèves qu'ils entretiennent dans l'illusion.
Tamura Nobuyoshi
Tamura Nobuyoshi
Aïkido et Daïto ryu
Si l'Aïkido puise ses racines dans plusieurs écoles, la majeure partie de son catalogue technique est issu du Daïto ryu. Cette école mystérieuse fondée par Takeda Sokaku, a pour caractéristique d'avoir un catalogue technique plus qu'étendu, dont de nombreuses formes semblent avoir été créées pour illusionner les pratiquants. Si j'aborderai ce sujet dans un article à part entière, je me contenterai d'indiquer que :
-cela ne remet en aucun cas en cause la valeur de l'école,
-cette opinion est le fruit de réflexions et d'échanges avec de nombreux experts de Daïto ryu et de chercheurs sur cette discipline,
-si peu prennent le risque de le dire à voix haute, beaucoup en privé et même aux plus hauts niveaux du Daïto ryu l'évoquent.
Ueshiba Moriheï opéra dans son enseignement un retour aux sources dans le sens où il épura le catalogue du Daïto ryu de mouvements farfelus, et transmis un cursus restreint comme dans les Koryus. Charge aux pratiquants, comme à l'époque des Bushis, de se l'approprier en l'explorant après en avoir maîtrisé les fondements. Restent toutefois les écueils de l'ordre dans lequel les techniques doivent être étudiées, de la définition des principes et stratégies transmis, etc. Les pratiquants d'Aïkido et Daïto ryu ont ainsi entre leurs mains un trésor à l'état brut… qui ne permet rien s'il n'est purifié, raffiné. Une tâche titanesque.
Ueshiba Moriheï, uke Tamura Nobuyoshi
Ueshiba Moriheï, uke Tamura Nobuyoshi
Explorer pour se libérer
Le catalogue technique est donc l'outil qui permet de se confronter aux énigmes corporelles qu'est l'efficacité extraordinaire des grands adeptes. Un véhicule nous permettant d'accéder aux principes qui, seuls, sont garants d'une évolution, et donc efficacité, profondes. Malheureusement trop d'adeptes des traditions martiales japonaises, en particulier de l'Aïkido, se contentent de répéter le catalogue de leur école comme des hamsters courant dans une roue.
L'époque est à la simplification. Ce qui est simple se comprend aisément, mais peine à retranscrire la réalité complexe de notre monde. Et l'absence de nuances polarise, donnant naissance dans les domaines les plus divers à un intégrisme déplorable synonyme de régression. Et la pratique martiale n'y échappe pas. La mesure est essentielle. Dans la culture guerrière japonaise paradoxale, les Budos / Bujutsus s'appuient sur le carcan de la technique pour amener l'adepte à la liberté, la spontanéité. Mais tous n'arrivent pas à s'en libérer…
Les techniques emprisonnent, les principes libèrent
Les techniques emprisonnent, les principes libèrent

Iaito ou katana ?

 
Avec quelle arme peut-on pratiquer le iaido Iaito (sabre d’entraînement non tranchant) ou katana (sabre en acier tranchant) ?

Le iaito

L’origine du iaito est assez récente et remonte aux années 1960. Son invention fait suite aux lois interdisant le port d’arme au Japon et restreignant drastiquement la fabrication des katana. C’est dans la région de Fukuoka que naît le premier iaito. Il est composé d’une lame en alliage, solide et non aiguisable. Après des années de recherche et de travail, le iaito est aujourd’hui une réplique de grande qualité d’un katana. Seul la lame en alliage d’aluminium moulé diffère pour s’adapter à la réglementation nippone.
Toutes les lames proviennent de la même fonderie, dans la région de Gifu. Après avoir été fondu, la lame brute est ensuite polie à l’aide de meules et poncées à la main. La lame est ensuite chromée, ce qui la protège des rayures et de la rouille. Enfin, le hamon (ligne de trempe) est réalisé par dépolissage au papier de verre.
Les lames des iaito sont standardisées ce qui permet de disposer d’un stock prêt d’avance. Une telle arme coûte entre 200 et 1000€ selon la commande, bien moins qu’un katana que l’on trouve rarement en-dessous de 1 000€ et dont le prix peut monter très haut. La lame étant chromée, celle-ci est protégée de la rouille.

Le katana

Le katana est le sabre traditionnel en acier utilisé par les samourais et les bushis au Moyen-âge. Considéré comme « l’âme du samourai », le katana est devenu un objet mythique tant pour les Japonais que pour les Occidentaux. De très grande valeur, il est l’objet qui permet de défendre sa vie sur le champ de bataille ou lors de duels. À partir de l’ère Edo cependant, période du Japon unifié, les sabres fabriqués ne sont généralement plus destinés au combat et nombre d’entre eux constituent des sabres d’apparat, tranchants certes, mais dont la plupart n’a jamais servi.

Notre pratique au Meibukan

Au dojo, les débutants commencent leur apprentissage du iaido avec un iaito. Moins cher, parfois plus léger et donc plus maniable, et surtout non tranchant, le iaito constitue une arme parfaite pour débuter. Il permet d’apprendre sans couper son saya (fourreau) et sans se trancher les doigts au passage…
Dès que le niveau le permet, les élèves de l’école pratiquent avec des gendaito ou shinken, c’est-à-dire des sabres modernes en acier, aux lames aiguisées. Nous ne pratiquons pas avec des katana anciens, témoins du passé à conserver précieusement pour ne pas risquer de les abîmer.
La pratique avec de vrais katana, et non avec des iaito permet une pratique au plus près de celle des samourais. La lame tranchante demande une grande rigueur et une précision accrue dans sa pratique pour préserver son fourreau et ses doigts. De plus, une lame en acier demande un entretien minutieux pour empêcher la rouille d’attaque la matière. Cet entretien peut être vu comme une contrainte, mais également comme un instant agréable où l’on prend le temps de se recentrer sur l’arme et moins sur la pratique, et où l’on peut admirer la lame et le travail incroyable de forge, de polissage, de trempage, etc.


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