Iwama-ryū, école d'Iwama, Takemusu aïkido, Morihiro Saitō, Morihei Ueshiba, Daniel Toutain, Stanley Pranin, Aïkiken, Aïkijo
Le yoga version XXIe siècle : détente, luxe et beauté
Fini l’image baba cool-encens. Le yoga séduit des
citadins aisés qui ouvrent leurs chakras dans des studios design et des
tenues chics. Une commercialisation de la discipline aux antipodes de sa
philosophie d’origine.
M le magazine du Monde
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Par Zineb Dryef
Retraite haut de gamme, loin des ashrams
Quelques jours auparavant, dans le 2e arrondissement
de Paris, sous les grands ventilateurs de style colonial aux pales
arrondies du café du Klay, le club de sport pour happy few de la rue
Saint-Sauveur où elle a ses habitudes, Sibylle Grandchamp, la fondatrice
des Merveilles, nous racontait la genèse de ce projet en sirotant son
jus carotte-pomme-gingembre. C’était il y a deux ans. Elle quittait un
poste de journaliste lifestyle (mode/luxe/beauté/tourisme). « On
peut se cacher des choses à soi-même dans le monde de la mode. On
s’achète un nouveau sac, on utilise un nouveau crayon… J’avais perdu la
sensation de mon corps. »En se remettant au yoga de manière soutenue, elle « respire » enfin, retrouve son souffle et sa sérénité. L’idée des Merveilles fait son chemin : des retraites très haut de gamme mêlant yoga, marche, méditation et philosophie dans des lieux époustouflants. Ici, pas question de jeûner ou de boire du bouillon. Au menu...
Les techniques emprisonnent, les principes libèrent
leotamaki.com
Les
traditions martiales se transmettent à travers des formes. D'où qu'elles
viennent et de tous temps. Si l'une des modes actuelles est à la
prétendue absence de techniques, formalisme et rituels, même une
observation superficielle permet de constater qu'il n'en est rien. Oui
les coutumes peuvent prendre d'autres formes, oui l'enseignement
technique peut être limité et ouvert, mais tous ces éléments restent
présents. Car si les principes représentent le fond, ils ont besoin du
support que sont les techniques pour être transmis. Le danger à éviter
est d'en rester prisonnier.
Prisonnier de la technique
Les
traditions martiales japonaises se sont, probablement plus que toutes
autres, reposées sur des formes, katas, pour transmettre des
savoir-faire. Et cette façon de faire a prouvé son efficacité à travers
le temps. Non parce qu'elle était la meilleure. D'autres limitant
l'importance des formes ont passé l'épreuve des siècles et prouvé que la
proportion des ingrédients pouvait être variable. Simplement, bien
comprise, cette méthode de transmission fonctionne. Point.
Mais
toute la difficulté est de comprendre comment fonctionne cette méthode,
car une mécompréhension dans le domaine de la pratique martiale peut
nous amener à développer un sentiment de compétence dans le combat qui
peut nous être très, très dommageable. Avant tout il convient de
comprendre que la maîtrise technique n'est PAS le but de la pratique
martiale. C'est un simple moyen d'intégrer les principes qui sont
l'essence de l'école/art que l'on étudie.
La
situation martiale est imprévisible. Et elle l'était d'autant plus à
l'époque des bushis qui cachaient jalousement leurs techniques. En
raison de leur efficacité naturellement, mais aussi car il est beaucoup
plus difficile d'agir efficacement face à une situation inconnue, à des
mouvements ne faisant pas partie de notre champ d'expérience. Que l'on
se souvienne de la supériorité temporaire mais écrasante des Gracie
lorsque leur méthode était inconnue ! Aujourd'hui le Jujitsu brésilien
est reconnu comme une méthode de combat efficace avec ses spécificités,
ni plus ni moins que les autres. Simplement elle avait un avantage
phénoménal lorsqu'elle était méconnue de la concurrence.
Le
combat de survie où tout est permis étant par définition un saut dans
l'inconnu (le combat rituel est une toute autre histoire que je
n'aborderai pas aujourd'hui), aucun catalogue technique ne pouvait
prétendre à présenter des solutions pour chaque situation, leur nombre
étant sans limite. Le cursus d'une tradition martiale visait donc à
sélectionner un ensemble de situations génériques qu'il convenait
ensuite d'explorer, creuser, triturer pour se l'approprier. Se limiter à
répéter ad nauseam un "programme officiel" est ainsi le plus répandu
des culs de sac des Budos / Bujutsus. Etre prisonnier de la technique,
c'est rester bloqué à la première étape de la transmission shu / ha / ri, celle de la copie. Celle de l'enfant qui imite son père.
Pourquoi le kata
Les
traditions martiales japonaises s'appuient sur des katas. Ces
mouvements uniques (Judo, Aïkido, …) ou ces enchaînements de techniques
(Kenjutsu, Jujutsu, …) réalisés par de véritables experts démontrent une
efficacité incroyable. Malheureusement ils ne fonctionnent que de façon
très superficielle si ils ne sont pas sous-tendus par une modification
de l'utilisation du corps. C'est pourquoi même si le nombre de formes
qui composent le cursus d'une école est limité, il est essentiel.
Dans
les Koryus les katas étaient enseignés dans un ordre très précis,
mettant l'adepte face à des difficultés croissantes. L'élève ne se
voyait d'ailleurs enseigner les étapes suivantes que si il avait
surmonté les difficultés des précédentes, et intégré les subtilités qui
les rendaient efficientes. Les armes étaient enseignées dans un ordre
défini, de même que les katas. Un kata supérieur n'avait pas plus de
chance d'être réalisé par un pratiquant n'ayant pas maîtrisé les
fondamentaux, que la théorie de la réalité d'être comprise par quelqu'un
qui ne maîtrise pas les additions et soustractions.
Dans
certaines écoles tous les principes étaient présents dès le départ mais
à des niveaux "basiques", tandis que d'autres les révélaient au fur et à
mesure. Le point commun était la progressivité de l'enseignement. A ce
titre on ne peut que déplorer le choix de maîtres qui, pour des raisons
financières ou de préférence personnelle, enseignent les formes à des
pratiquants qui n'ont pas maîtrisé les niveaux antérieurs, soit font
travailler les katas dans un ordre totalement aléatoire. Leur vision à
court terme représente une menace pour la survie de leur école car ses
pratiquants sans maîtrise ne sont plus capables de démontrer la moindre
efficacité, et ils font en outre courir un risque aux élèves qu'ils
entretiennent dans l'illusion.
Aïkido et Daïto ryu
Si
l'Aïkido puise ses racines dans plusieurs écoles, la majeure partie de
son catalogue technique est issu du Daïto ryu. Cette école mystérieuse
fondée par Takeda Sokaku, a pour caractéristique d'avoir un catalogue
technique plus qu'étendu, dont de nombreuses formes semblent avoir été
créées pour illusionner les pratiquants. Si j'aborderai ce sujet dans un
article à part entière, je me contenterai d'indiquer que :
-cela ne remet en aucun cas en cause la valeur de l'école,
-cette
opinion est le fruit de réflexions et d'échanges avec de nombreux
experts de Daïto ryu et de chercheurs sur cette discipline,
-si peu prennent le risque de le dire à voix haute, beaucoup en privé et même aux plus hauts niveaux du Daïto ryu l'évoquent.
Ueshiba
Moriheï opéra dans son enseignement un retour aux sources dans le sens
où il épura le catalogue du Daïto ryu de mouvements farfelus, et
transmis un cursus restreint comme dans les Koryus. Charge aux
pratiquants, comme à l'époque des Bushis, de se l'approprier en
l'explorant après en avoir maîtrisé les fondements. Restent toutefois
les écueils de l'ordre dans lequel les techniques doivent être étudiées,
de la définition des principes et stratégies transmis, etc. Les
pratiquants d'Aïkido et Daïto ryu ont ainsi entre leurs mains un trésor à
l'état brut… qui ne permet rien s'il n'est purifié, raffiné. Une tâche
titanesque.
Explorer pour se libérer
Le
catalogue technique est donc l'outil qui permet de se confronter aux
énigmes corporelles qu'est l'efficacité extraordinaire des grands
adeptes. Un véhicule nous permettant d'accéder aux principes qui, seuls,
sont garants d'une évolution, et donc efficacité, profondes.
Malheureusement trop d'adeptes des traditions martiales japonaises, en
particulier de l'Aïkido, se contentent de répéter le catalogue de leur
école comme des hamsters courant dans une roue.
L'époque
est à la simplification. Ce qui est simple se comprend aisément, mais
peine à retranscrire la réalité complexe de notre monde. Et l'absence de
nuances polarise, donnant naissance dans les domaines les plus divers à
un intégrisme déplorable synonyme de régression. Et la pratique
martiale n'y échappe pas. La mesure est essentielle. Dans la culture
guerrière japonaise paradoxale, les Budos / Bujutsus s'appuient sur le
carcan de la technique pour amener l'adepte à la liberté, la
spontanéité. Mais tous n'arrivent pas à s'en libérer…
Iaito ou katana ?
Avec quelle arme peut-on pratiquer le iaido ? Iaito (sabre d’entraînement non tranchant) ou katana (sabre en acier tranchant) ?
Toutes les lames proviennent de la même fonderie, dans la région de Gifu. Après avoir été fondu, la lame brute est ensuite polie à l’aide de meules et poncées à la main. La lame est ensuite chromée, ce qui la protège des rayures et de la rouille. Enfin, le hamon (ligne de trempe) est réalisé par dépolissage au papier de verre.
Les lames des iaito sont standardisées ce qui permet de disposer d’un stock prêt d’avance. Une telle arme coûte entre 200 et 1000€ selon la commande, bien moins qu’un katana que l’on trouve rarement en-dessous de 1 000€ et dont le prix peut monter très haut. La lame étant chromée, celle-ci est protégée de la rouille.
Dès que le niveau le permet, les élèves de l’école pratiquent avec des gendaito ou shinken, c’est-à-dire des sabres modernes en acier, aux lames aiguisées. Nous ne pratiquons pas avec des katana anciens, témoins du passé à conserver précieusement pour ne pas risquer de les abîmer.
La pratique avec de vrais katana, et non avec des iaito permet une pratique au plus près de celle des samourais. La lame tranchante demande une grande rigueur et une précision accrue dans sa pratique pour préserver son fourreau et ses doigts. De plus, une lame en acier demande un entretien minutieux pour empêcher la rouille d’attaque la matière. Cet entretien peut être vu comme une contrainte, mais également comme un instant agréable où l’on prend le temps de se recentrer sur l’arme et moins sur la pratique, et où l’on peut admirer la lame et le travail incroyable de forge, de polissage, de trempage, etc.
Le iaito
L’origine du iaito est assez récente et remonte aux années 1960. Son invention fait suite aux lois interdisant le port d’arme au Japon et restreignant drastiquement la fabrication des katana. C’est dans la région de Fukuoka que naît le premier iaito. Il est composé d’une lame en alliage, solide et non aiguisable. Après des années de recherche et de travail, le iaito est aujourd’hui une réplique de grande qualité d’un katana. Seul la lame en alliage d’aluminium moulé diffère pour s’adapter à la réglementation nippone.Toutes les lames proviennent de la même fonderie, dans la région de Gifu. Après avoir été fondu, la lame brute est ensuite polie à l’aide de meules et poncées à la main. La lame est ensuite chromée, ce qui la protège des rayures et de la rouille. Enfin, le hamon (ligne de trempe) est réalisé par dépolissage au papier de verre.
Les lames des iaito sont standardisées ce qui permet de disposer d’un stock prêt d’avance. Une telle arme coûte entre 200 et 1000€ selon la commande, bien moins qu’un katana que l’on trouve rarement en-dessous de 1 000€ et dont le prix peut monter très haut. La lame étant chromée, celle-ci est protégée de la rouille.
Le katana
Le katana est le sabre traditionnel en acier utilisé par les samourais et les bushis au Moyen-âge. Considéré comme « l’âme du samourai », le katana est devenu un objet mythique tant pour les Japonais que pour les Occidentaux. De très grande valeur, il est l’objet qui permet de défendre sa vie sur le champ de bataille ou lors de duels. À partir de l’ère Edo cependant, période du Japon unifié, les sabres fabriqués ne sont généralement plus destinés au combat et nombre d’entre eux constituent des sabres d’apparat, tranchants certes, mais dont la plupart n’a jamais servi.Notre pratique au Meibukan
Au dojo, les débutants commencent leur apprentissage du iaido avec un iaito. Moins cher, parfois plus léger et donc plus maniable, et surtout non tranchant, le iaito constitue une arme parfaite pour débuter. Il permet d’apprendre sans couper son saya (fourreau) et sans se trancher les doigts au passage…Dès que le niveau le permet, les élèves de l’école pratiquent avec des gendaito ou shinken, c’est-à-dire des sabres modernes en acier, aux lames aiguisées. Nous ne pratiquons pas avec des katana anciens, témoins du passé à conserver précieusement pour ne pas risquer de les abîmer.
La pratique avec de vrais katana, et non avec des iaito permet une pratique au plus près de celle des samourais. La lame tranchante demande une grande rigueur et une précision accrue dans sa pratique pour préserver son fourreau et ses doigts. De plus, une lame en acier demande un entretien minutieux pour empêcher la rouille d’attaque la matière. Cet entretien peut être vu comme une contrainte, mais également comme un instant agréable où l’on prend le temps de se recentrer sur l’arme et moins sur la pratique, et où l’on peut admirer la lame et le travail incroyable de forge, de polissage, de trempage, etc.
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